Les peintures de l’Eglise Saint-Bonaventure

fresqueLes voûtes du chœur sont ornées d’un décor à la fresque qui fait référence à l’église même.

A l’est, dieu Le Père dans les nuées règne sur l’univers représenté par le globe terrestre qu’il tient dans la main gauche.

Le nimbe triangulaire qui orne sa tête est le symbole de la Trinité.

Autour de cette peinture, deux décors de fausses architectures se superposent, d’où l’aspect un peu brouillé des motifs.

Le décor le plus ancien, c’est à dire la première couche, est peint à la détrempe tandis que le second, contemporain du Père, est donc peint à la fresque. On le retrouve sur les trois autres voûtains.


fresqueCes trois voûtains sont ornés d’un décor organisé autour d’un médaillon central, mis en valeur par une architecture feinte de style gothique flamboyant (fin XVème).

L’ensemble se détache sur un fond de ciel bleu profond et crée une impression d’élévation et de perspective vers les cieux, comme pour souligner le caractère sacré du chœur.

 


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Lorsque vous êtes face au chœur, le médaillon situé à votre gauche représente un homme casqué tenant la palme du martyr.

D’après ses vêtements et le casque qu’il porte, ce saint serait Saint-Maurice, chef de la Légion thébaine envoyé par l’empereur Maximilien à la fin du IIIème siècle, avant d’avoir été archevêque de Lyon.

 


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A l’opposé, se trouve un évêque coiffé de la mitre et tenant une crosse tournée vers l’intérieur, signe qu’il n’avait pas la juridiction de son diocèse.

D’après l’abbé Noraz, ce personnage serait Saint Bonaventure, évêque d’Albano, mort à Lyon et à qui l’église est consacrée.

 


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Le troisième médaillon, sur le voûtain orienté vers la nef, représente un moine dominicain regardant le ciel, certainement Saint Antonin qui accepta la mitre épiscopale, placée ici à ses côtés, que sous peine d’excommunication.

Un moine, un évêque et un guerrier sont donc ici représentés pour incarner les trois ordres de la société chrétienne médiévale, mais aussi faire référence à l’histoire de l’église.

 


Les murs latéraux

De part et d’autre du chœur, les murs latéraux sont également pourvu d’un décor peint à la fresque. Ce décor a été exécuté en deux temps (« giornata ») comme le montrent les parties hautes où les motifs qui bordent les nervures sont plus estompés, à mi-hauteur.

Sur ces murs, sont représentés des compositions que l’on appelle « trophées » et qui évoquent de façon symbolique le pouvoir temporel, à votre droite lorsque vous êtes face au chœur (mur sud), et le rite de l’eucharistie à votre gauche (mur nord). L’impression de relief et de profondeur est rendu par un jeu d’ombre et de lumière et une harmonie de teintes en camaïeux.

Mur sud : le pouvoir temporel est symbolisé par les attributs de la papauté à droite : la tiare, la croix papale à trois traverses, et ceux de l’évêché à gauche : la mitre et la crosse. Au centre se trouvent l’anneau qui est donné lors de la consécration de l’évêque, le pallium orné de croix que portent les papes et les archevêques et enfin, le point central de la composition, le livre des Saintes Ecritures (où le missel contenant les textes liturgiques à dire lors de la messe).

Mur nord : face à ce décor, sur le mur opposé, est évoquée la scène de l’eucharistie ou du Saint Sacrement qui est la consécration du pain et du vin, le corps du Christ. Nous pouvons voir la vigne et le blé, l’ostensoir sur le drapeau gauche, les ciboires et objets cultuels destinés à cette cérémonie, ainsi que les attributs du célébrant : la mitre et la crosse.

Ces deux compositions s’inscrivent, comme celles des voûtes, dans un décor de fausse architecture qui structure et donne une assise à l’ensemble. De plus, ce décor est bordé d’une bande de faux marbre gris très subtil qui souligne l’architecture même de l’église. Nous le retrouvons sur les nervures de la voûte et en d’autres teintes autour des baies du chœur (jaune), et sur l’arc qui sépare la nef du chœur (vert).

Cet ensemble pictural est donc très cohérent dans son ensemble, il daterait du XVIIème siècle.

Les fresques restaurées

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